
Cinq fonderies projettent de renforcer leur compétitivité opérationnelle en modernisant leurs process, grâce aux outils numériques. (photo Cetim-CTIF)
Cinq fonderies automobiles s’associent autour d’un projet de développement sur l’innovation et la réduction de leur empreinte CO2.
Figurant parmi les premières victimes de la fin programmée des véhicules à propulsion thermique, les fonderies doivent trouver de nouveaux marchés, voire se positionner sur celui de la propulsion électrique. C’est tout l’enjeu du projet DeCISIFF, dévoilé le 19 mai, par le Cetim.
Derrière l’acronyme, il faut y lire Développements pour la compétitivité, l’innovation stratégique et l’industrie du futur du secteur de la fonderie automobile. Projet auquel cinq fondeurs, SAB, Saint-Jean Industries, Eurocast, Fonderie Lorraine et ID-Casting sont associés, avec l’appui des centres techniques des industries mécaniques et de la fonderie (Cetim et CTIF). L’objectif étant de travailler sur les technologies de la fabrication additive, le big data, la réduction de l’empreinte CO2 et la sobriété énergétique.
Préserver les emplois
Fournisseurs stratégiques des principaux équipementiers et constructeurs mondiaux, les cinq fondeurs voient, à travers ce projet, « une opportunité unique de gagner plusieurs points de compétitivité, en Europe comme à l’international », affirme de son côté le Cetim, dans un communiqué.
Une action mutualisée qui permettra « d’accélérer les développements sur trois axes de R&D jugés essentiels pour être compétitif sur la scène internationale », détaille l’institut technologique labellisé Carnot. Et par conséquent, préserver, voire créer des emplois sur les sites industriels français.
Compétitivité opérationnelle
Concrètement, les développements déployés en collaboration entre les cinq industriels et les deux membres de Réseau CTI (l’association qui regroupe les centres techniques industriels français) permettront d’accompagner les fondeurs et leur filière industrielle sur une durée de trois années, dans le but de renforcer leur valeur ajoutée, par une intégration verticale plus avancée, et leur compétitivité opérationnelle (modernisation et fiabilité des process) grâce aux outils numériques. En plus d’améliorer leur impact environnemental, le projet vise à diversifier et internationaliser leur activité.
Comment y parvenir ? Par l’intégration de la fabrication additive dans la chaîne de valeur, répondent le Cetim et le CTIF. Car cette technologie pourra améliorer la performance globale produit et procédé. Il s’agira également de collecter et d’analyser des données issues de l’appareil de production et de son exploitation, ce qui devrait contribuer à accroitre l’excellence opérationnelle, et « servir d’impulsion à la transformation 4.0 de l’atelier », souligne-t-on à Senlis (Oise), siège du Cetim.
Réduction des déchets
Enfin, l’axe du développement durable figure également sur la feuille de route, par la réduction des déchets et des émissions, l’optimisation des flux d’approvisionnement, la baisse des consommations énergétiques (deux sujets au cœur de l’actualité) et le recyclage.
Mais il faudra également chercher à accélérer l’évolution des compétences des salariés de la filière fonderie, « sur des thématiques d’avenir et ainsi d’optimiser leur employabilité (formation, adaptation de leurs conditions de travail, montée en compétence…) », décrit-on au sein des deux centres techniques, lesquels en profitent pour annoncer le futur rapprochement de leurs activités. En effet, le Cetim et CTIF devraient se réunir d’ici 2023, « afin d’opérer la migration des secteurs mécanicien et fonderie vers le numérique ainsi que vers les procédés et matériaux innovants pour, notamment, relever les défis du prolongement de la durée de vie des produits, des économies d’énergie et de la décarbonation », justifient-ils.