État du marché des lubrifiants en Europe jusqu’en 2030.

Selon Kline & Co., la demande européenne de lubrifiants devrait rester globalement stable jusqu’à la fin de la décennie, autour de 6,6 à 7 millions de tonnes, en raison d’une croissance économique faible, de tensions géopolitiques, de coûts élevés, du vieillissement démographique et de contraintes réglementaires environnementales. Les faibles perspectives de reprise ne seront pas compensées par la croissance limitée de certains marchés d’Europe du Sud et de l’Est.

Malgré la baisse structurelle des volumes, la valeur du marché progresse grâce à une montée en gamme : les clients se tournent vers des lubrifiants plus performants et à plus forte valeur ajoutée, notamment dans l’industrie, l’énergie et les énergies renouvelables (éolien). Les incertitudes autour de l’électrification et l’assouplissement des politiques sur les véhicules électriques et thermiques freinent la transition, mais favorisent aussi des besoins technologiques plus complexes.

L’Europe reste un acteur clé pour les huiles de base haut de gamme, bien qu’elle ne représente qu’environ un sixième de la demande mondiale. Les huiles de base groupes III et III+ dominent, le groupe II progresse, tandis que le groupe I décline fortement, avec près de 2 millions de tonnes de capacités appelées à disparaître d’ici 2034. L’offre s’équilibre progressivement grâce à de nouvelles capacités en groupes II et III.

La région conserve un leadership en économie circulaire, avec un développement croissant des huiles de base régénérées, soutenu par les réglementations et les objectifs de durabilité, bien qu’elles restent un segment de niche complémentaire aux huiles conventionnelles.

Enfin, de nouvelles opportunités émergent dans les fluides pour véhicules électriques, le refroidissement des batteries et des centres de données, renforçant la tendance vers des produits plus techniques, certifiés et à forte valeur ajoutée.