La ville de Cangzhou a mis en service le premier camion de service à hydrogène ICE.

D’après les médias chinois, la ville de Cangzhou a mis en service le premier camion équipé d’un moteur à combustion interne fonctionnant à l’hydrogène. Ce moteur utilise une huile spécialement développée par le constructeur Yuchai en partenariat avec PetroChina, fabricant local de lubrifiants.

Contrairement aux piles à combustible, qui transforment l’hydrogène en électricité, le moteur à combustion interne (MCI) à hydrogène exploite directement la combustion du gaz dans un moteur adapté. Basé sur le principe d’un moteur classique, il offre de nouvelles perspectives aux producteurs d’huiles moteur, dont les ventes reculent avec l’essor des véhicules électriques à batterie.

Cependant, cette technologie pose de nombreux défis, tant pour les ingénieurs que pour les tribologues. Les MCI à hydrogène nécessitent notamment des soupapes et sièges renforcés, des bielles plus résistantes, ainsi que des bougies et injecteurs spécifiques. Si l’injection directe permet d’atteindre des performances équivalentes, voire supérieures, à celles de l’essence, la grande inflammabilité et la vitesse d’allumage de l’hydrogène augmentent les risques de pré-allumage et de cliquetis, exigeant des lubrifiants capables de résister à des conditions thermiques extrêmes.

Le lubrifiant mis au point a été testé plus de 500 heures sur banc et en conditions réelles. Il est formulé pour répondre aux contraintes propres à la combustion de l’hydrogène : gestion de l’eau et des cendres, prévention du pré-allumage à bas régime, limitation des dépôts sur les pistons et réduction de l’usure des soupapes.

Souvent, ces moteurs fonctionnent en mélange pauvre afin de réduire les émissions d’oxydes d’azote, ce qui peut réduire la puissance si l’on ne compense pas par un turbocompresseur ou une cylindrée accrue. Restent néanmoins plusieurs obstacles majeurs à surmonter : instabilités de combustion liées aux particules d’huile, impact de l’eau produite lors de la combustion sur la stabilité du lubrifiant, et nécessité de formuler des huiles résistantes à l’émulsification et à faible teneur en cendres.