L’industrie chimique britannique en crise avec la fermeture de l’usine INEOS.

La dernière usine d’éthanol synthétique opérationnelle du Royaume-Uni, détenue par INEOS et située à Grangemouth, en Écosse, a cessé sa production, marquant la fin d’une ère pour l’industrie chimique du pays. Cette fermeture, qui entraîne la perte de plusieurs centaines d’emplois, met en évidence les défis auxquels le secteur est confronté, notamment les coûts élevés de l’énergie, les taxes carbone élevées et l’absence de stratégie industrielle de soutien.

Au cours des cinq dernières années, l’industrie chimique britannique a connu la fermeture de dix grands complexes, sans qu’aucune nouvelle usine ne soit construite depuis une génération. En revanche, des pays comme les États-Unis ont réalisé d’importants investissements dans la fabrication de produits chimiques. L’usine de Grangemouth, l’une des deux seules usines d’éthanol synthétique en Europe, a joué un rôle essentiel dans la production d’un ingrédient clé pour les produits pharmaceutiques, notamment les médicaments à succès modernes. Sa fermeture met en évidence les désavantages concurrentiels auxquels sont confrontés les fabricants britanniques.

 « La désindustrialisation de la Grande-Bretagne n’a aucun effet sur l’environnement. Elle ne fait que déplacer la production et les émissions ailleurs. Le Royaume-Uni, et particulièrement le Nord, a besoin d’une production de haute qualité et des emplois qui y sont associés », a déclaré Sir Jim Ratcliffe, président d’INEOS.

Hausse des coûts et défis en matière de durabilité

Les prix de l’énergie au Royaume-Uni ont doublé en cinq ans et sont désormais cinq fois plus élevés qu’aux États-Unis. Les taxes sur le carbone pèsent encore davantage sur les producteurs nationaux, créant des écarts de coûts qui nuisent à la compétitivité. La centrale de Grangemouth a réussi à réduire de près de 50 % ses émissions de carbone en deux décennies, mais elle a dû investir davantage et bénéficier du soutien du gouvernement pour poursuivre ses activités.

INEOS appelle les gouvernements à prendre des mesures urgentes pour soutenir l’industrie manufacturière avec des politiques énergétiques compétitives à l’échelle mondiale, un système d’échange de droits d’émission équilibré et des politiques commerciales qui protègent les industries nationales.

L’usine, qui produisait autrefois suffisamment d’éthanol pour remplir 90 piscines olympiques par an, verra désormais sa production remplacée par des importations. Ce changement pourrait avoir des répercussions économiques plus importantes, avec la perte nette de 80 emplois directs et de plus de 500 emplois indirects dans la chaîne d’approvisionnement.


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