Véhicules électriques chinois : la Turquie comme cheval de Troie ?

À l’image des constructeurs occidentaux qui profitent de l’accord douanier entre la Turquie et l’Union européenne, ceux venus de Chine comptent bien faire de même. Après l’annonce de l’implantation d’une usine BYD, Ankara indique discuter avec cinq autres acteurs chinois.

L’Europe, cette union qui a longtemps eu la concurrence comme point cardinal, semble se réveiller. Les différents plans stratégiques de ces dernières années (semi-conducteurs, hydrogène, batteries…) semblent le montrer, comme les récentes taxes sur les véhicules électriques importés de Chine.

Mais tout cela aurait été trop facile, trop simple. En effet, pour contourner les taxes sur les VE importés, les constructeurs chinois ne sont pas pour autant obligés de mettre leur production sur le sol de l’Union européenne. La Turquie, qui a signé une entente douanière avec l’Europe, compte bien attirer les usines chinoises sur son sol. Les constructeurs occidentaux en profitent largement aussi.

Ainsi, BYD a été accueilli en grandes pompes dans le pays avec son projet d’usine synonyme de 5 000 emplois et d’un milliard d’euros d’investissement. La Turquie lui a même offert le terrain.

« Nous poursuivons nos pourparlers avec d’autres compagnies chinoises« , a affirmé cette semaine le ministre turc de l’Industrie et de la Technologie, Mehmet Fatih Kacir. « Nous voulons transformer la Turquie en un centre de production de véhicules de nouvelle génération« , a-t-il expliqué sur la chaîne publique Haberturk.

« La Turquie est un pays très avantageux du fait de son union douanière avec l’UE et de ses accords commerciaux avec 28 autres pays« , a-t-il déroulé. « Les producteurs chinois souhaitent un accès rapide aux marchés mondiaux. Un investissement en Turquie leur offre ceci« , idéalement situé entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie centrale.

Une taxe turque sur les véhicules chinois qui a duré deux jours !

Ankara a noué en 1995 un accord qui prévoit la libre circulation de biens entre la Turquie et l’UE pour de nombreuses catégories de biens, en particulier les automobiles, dont la Turquie s’est faite une spécialité depuis les années 1970, accueillant de nombreux constructeurs tels que Fiat, Renault, Ford, Toyota ou Hyundai.

À l’image de l’Europe, la Turquie avait imposé le 3 juillet 2024 une taxe supplémentaire de 40 % aux voitures importées de Chine. Avant, deux jours plus tard, de décréter une exonération pour les constructeurs qui investissent en Turquie leur ouvrant de facto l’accès au marché européen sans frais. (journalauto 15/07/2024)


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