Étude T&E : La hausse de la demande mondiale d’huiles de cuisson usagées n’est pas durable.

Une nouvelle étude réalisée par Transport & Environment (T&E) souligne le caractère non durable de la demande mondiale d’huiles de cuisson usagées (HCU), l’Europe et les États-Unis consommant bien plus qu’ils ne peuvent en collecter. Cet écart suscite des inquiétudes quant à l’impact environnemental et à la fraude potentielle dans la chaîne d’approvisionnement des UCO.

L’étude souligne le besoin urgent de pratiques plus durables et de réglementations plus strictes pour gérer la demande mondiale d’UCO. Sans ces mesures, les avantages environnementaux de l’utilisation de l’UCO comme biocarburant pourraient être compromis par des pratiques non durables et frauduleuses, selon T&E.

Transport & Environment est une organisation environnementale axée sur la promotion de politiques et de pratiques de transport durables basée à Bruxelles, en Belgique.

Principales conclusions

  1. Demande croissante : l’Europe utilise actuellement 130 000 barils d’UCO par jour, soit huit fois plus que ce qu’elle collecte, tandis que les États-Unis en consomment 40 000 par jour. Les compagnies aériennes mondiales devraient tripler leur demande d’UCO d’ici 2030 pour atteindre leurs objectifs en matière d’aviation durable.
  2. Contraintes d’approvisionnement : La Chine, le plus grand producteur mondial d’HMU, exporte déjà plus de la moitié de ses HMU collectées vers l’Europe et les États-Unis. Cependant, cette offre est insuffisante pour répondre à la demande future, en particulier avec la consommation croissante des compagnies aériennes.
  3. Fraude potentielle : L’étude révèle des écarts entre les données de collecte d’UCO et d’exportation de Chine et de Malaisie, suggérant une fraude et un étiquetage erroné de l’huile végétale vierge comme huile usagée. En Malaisie, les exportations sont trois fois supérieures aux collectes, ce qui indique une falsification importante et des pratiques illégales.
  4. Facteurs économiques : La collecte des HCU en Chine coûte près de 30 % moins cher qu’en Europe, ce qui entraîne une offre excédentaire de biodiesel chinois et fait baisser les prix du marché européen des biocarburants en 2023.

Appels à l’action

T&E appelle à une réglementation et à une surveillance plus strictes pour freiner les importations non durables et frauduleuses d’UCO. Cela implique d’abandonner les programmes volontaires menés par l’industrie au profit de contrôles plus stricts de l’UE et des gouvernements nationaux. De plus, T&E exhorte l’UE à exclure les HCU importées des objectifs de durabilité afin d’éviter que les huiles vierges ne soient présentées à tort comme des huiles usagées.

Cian Delaney, responsable de la campagne pour les biocarburants chez T&E, a souligné le rôle limité que l’UCO peut jouer dans la décarbonisation du secteur des transports : « L’Europe doit cesser d’expédier des huiles usées à travers le monde et se limiter à ce qu’elle peut collecter chez elle. L’UCO n’est pas une solution miracle pour une aviation durable et ne peut offrir que des avantages limités en matière de décarbonation.

La Commission européenne devrait annoncer le 28 juin si elle appliquera des mesures antidumping sur le biodiesel chinois, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur la dynamique du marché et la durabilité des importations d’UCO. (fuelsandlubes 21/06/2024)


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