Le Tribunal autorise la fusion Vitol-Engen sous conditions.

Le Tribunal de la concurrence d’Afrique du Sud a donné son feu vert à la fusion entre Vitol Emerald Bidco Pty Ltd et Engen Ltd, avec des conditions importantes visant à sauvegarder la concurrence et l’intérêt public. Cette approbation fait suite à des audiences approfondies impliquant plusieurs parties prenantes, notamment la Commission de la concurrence, le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence, Sasol Afrique du Sud, Astron Energy et les principaux syndicats tels que NUMSA et CEPPWAWU.

Vitol, acteur mondial du marketing et du commerce de l’énergie, cherche à étendre sa présence en Afrique du Sud où il gère actuellement d’importantes opérations d’importation de pétrole brut et de distribution de produits pétroliers raffinés. Engen, opérant principalement en Afrique, se concentre sur la commercialisation et la distribution de produits pétroliers, notamment l’essence, le diesel, les lubrifiants et les produits chimiques.

En février 2023 , la société pétrolière et gazière publique malaisienne PETRONAS a annoncé qu’elle vendait sa participation de 74 % dans Engen à Vivo Energy. Engen compte environ 1 280 stations-service et des centaines de clients commerciaux en Afrique subsaharienne et dans les îles de l’océan Indien. Vitol possède la marque Vivo Energy, qui exploite un réseau de stations-service au détail sous les marques Shell et Engen à travers l’Afrique. Vivo Energy a été créée en 2011 en tant que coentreprise entre Vitol, Helios Investment Partners et Shell, et a depuis étendu sa présence sur tout le continent, en se concentrant sur la fourniture de carburants, lubrifiants et services de haute qualité aux consommateurs africains.

La Commission de la concurrence a exprimé ses inquiétudes concernant la fusion, en particulier quant au risque d’exclusion de clients sur le marché des produits pétroliers raffinés localement, étant donné qu’Engen est un client important pour ces produits. Des inquiétudes ont également été exprimées quant au remplacement potentiel des produits pétroliers locaux par les importations en raison des capacités combinées de stockage et d’importation des entités fusionnantes, ce qui pourrait nuire à l’industrie pétrochimique locale.

Pour répondre à ces problèmes de concurrence, le Tribunal a imposé plusieurs conditions. Engen doit maintenir des volumes d’approvisionnement spécifiques auprès des raffineries locales comme les raffineries Natref et Secunda de Sasol et la raffinerie du Cap d’Astron Energy. Ces mesures visent à atténuer les risques de verrouillage des clients et à soutenir le secteur pétrochimique local.

La fusion soulève également des préoccupations d’intérêt public, notamment en termes d’emploi et de propriété. Vitol est tenu de veiller à ce qu’Engen mette en place un nouveau plan d’actionnariat salarié (ESOP) permanent dans les six mois suivant la fusion, en commençant par une participation de 5 % et en augmentant potentiellement jusqu’à 9 % dans les sept ans. L’ESOP vise à améliorer la répartition de l’actionnariat parmi les employés d’Engen, en bénéficiant particulièrement aux employés noirs, conformément aux politiques d’autonomisation économique des Noirs (B-BBEE) de l’Afrique du Sud.

De plus, les conditions stipulent que l’entité issue de la fusion ne doit pas réduire ses effectifs pendant une période de quatre ans après la fusion et qu’elle s’engage à réaliser d’importants investissements en capital pour maintenir et développer les opérations d’Engen en Afrique du Sud.

Ces conditions reflètent l’approche du Tribunal visant à équilibrer la consolidation des entreprises avec la nécessité de maintenir une concurrence loyale et de protéger les intérêts publics au sein du secteur énergétique stratégique de l’Afrique du Sud.


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