
De hauts responsables turcs se rendent aujourd’hui dans la capitale irakienne pour des consultations sur la sécurité et des discussions sur la coopération énergétique, a annoncé le ministère turc des Affaires étrangères. Cette visite précède un voyage du président turc Recep Tayyep Erdogan en Irak avant fin avril.
Le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, le ministre de la Défense Yasar Guler et le chef du renseignement Ibrahim Kalin s’entretiendront avec leurs homologues irakiens, sous l’égide du ministre irakien des Affaires étrangères Fouad Hussein. « Au cours de la réunion, divers sujets de notre agenda bilatéral, notamment la coopération dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, de la sécurité ainsi que la coopération militaire, seront discutés en profondeur », a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères.
Les relations entre Bagdad et Ankara se sont tendues ces dernières années, en particulier lorsque la Turquie a poursuivi une stratégie militaire plus agressive contre le groupe séparatiste kurde PKK – que la Turquie, les États-Unis et l’UE considèrent comme une organisation terroriste. « Le développement d’une compréhension commune en matière de lutte contre le terrorisme et les mesures concrètes qui peuvent être prises à cet égard seront à l’ordre du jour », a déclaré le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Oncu Keceli, le 13 mars. « Le fait que le PKK soit défini comme une menace commune à la sécurité par les autorités irakiennes est le signe que le désir de combattre le PKK se développe en Irak et nous nous en félicitons. »
Keceli, dont les commentaires ont été repris par l’agence de presse officielle turque Anadolu, a ajouté que des négociations seraient en cours pour développer les ressources de gaz naturel en Irak et les expédier vers les marchés internationaux. Il a également noté que la reprise des flux de pétrole provenant de l’oléoduc Iraq-Turquie serait discutée lors des réunions.
Par ailleurs, le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Yıldız, a confirmé la visite d’Erdogan, qui vise, entre autres, à discuter de la coopération énergétique, et intervient après le premier anniversaire de l’arrêt d’environ 470 000 b/j des exportations de brut irakien. La dernière visite d’Erdogan à Bagdad a eu lieu en 2012, alors qu’il était Premier ministre.
La décision rendue par la Chambre de commerce internationale basée à Paris en mars de l’année dernière a encore compliqué la situation, car elle a conclu qu’Ankara avait violé un accord de 1973 avec l’Irak en autorisant l’exportation de brut commercialisé par le GRK sans le consentement de Bagdad. La Turquie attend également de payer 1,47 milliard de dollars que le tribunal a déclaré devoir à Bagdad en compensation pour la violation de l’accord sur le pipeline.
La Turquie s’est déclarée prête à reprendre ses exportations via son port méditerranéen de Ceyhan. Mais des désaccords entre Bagdad et Erbil, notamment sur les contrats des compagnies pétrolières internationales opérant au Kurdistan irakien, ont empêché un redémarrage.
argusmedia Par Bachar Halabi le 13/03/2024.
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