Naviguer dans les changements réglementaires de l’industrie des lubrifiants.

L’industrie des lubrifiants est aux prises avec un paysage réglementaire en évolution rapide. Pour de nombreuses parties prenantes, des fabricants de produits chimiques et des producteurs de lubrifiants aux régulateurs et aux utilisateurs finaux, naviguer dans ces changements est devenu une tâche ardue. Selon un article paru dans le numéro d’août de NLGI Grease World, les récentes reclassifications de produits chimiques de longue date ont soulevé des sourcils et suscité des questions sur l’avenir. L’article a été rédigé par Casey Budd, directeur de la R&D, et co-écrit par John Sander, VP, R&D, Lubrication Engineers, basé à Wichita, Kansas, États-Unis.

En 2022, une étude sur une chimie antioxydante largement utilisée a été publiée. Les résultats ont suggéré des effets potentiels de l’antioxydant sur la fertilité, conduisant à un changement de sa classification. Désormais, les produits contenant cette substance à des concentrations spécifiques doivent porter une nouvelle étiquette de danger. Cette substance, connue à la fois sous différents noms commerciaux et sous le nom d’octyl-butyl diphénylamine (OBDPA), est une pierre angulaire de l’industrie des lubrifiants. Son reclassement a suscité des débats et posé des questions critiques. Faut-il l’interdire dans certaines applications ? Les fabricants devraient-ils chercher des alternatives ? Comment les utilisateurs finaux doivent-ils gérer les produits contenant de tels ingrédients ?

Les organismes de réglementation comme la Commission européenne (CE) sont confrontés à des défis pour répondre à de tels changements. Alors que NSF, une organisation d’essais, d’inspection et de certification de produits dont le siège est à Ann Arbor, Michigan, États-Unis, a maintenu sa position sur l’OBDPA, la CE a adopté une approche différente. Cette divergence souligne la complexité de l’interprétation et de l’action sur de nouvelles données.

Pour les formulateurs, ces changements réglementaires peuvent être délicats. Alors que certains pourraient opter pour une solution simple comme la mise à jour des étiquettes, d’autres pourraient être confrontés à des réactions négatives de la part des utilisateurs finaux méfiants vis-à-vis des étiquettes dangereuses. L’utilisation généralisée de l’OBDPA et les alternatives limitées, en particulier pour certains lubrifiants, font de la reformulation une entreprise difficile. Le changement d’ingrédients peut perturber l’équilibre et potentiellement compromettre les performances.

Certains produits pourraient être plus touchés par ces changements. Par exemple, les produits bénéficiant de la distinction EU Ecolabel doivent être reformulés pour conserver le label. La situation des lubrifiants H1, utilisés dans les usines agroalimentaires, est plus nuancée. La juxtaposition d’un danger potentiel pour la reproduction dans un produit utilisé dans la production alimentaire peut être choquante pour certains.

Certaines entreprises pourraient affirmer que les risques posés par l’OBDPA, lorsqu’il est utilisé de manière responsable, sont minimes. Avec la prévalence croissante des étiquettes de danger sur les produits, la mise à jour des étiquettes sans changer la formule pourrait être une option viable pour certains. Cependant, les entreprises qui choisissent cette voie doivent être prêtes à éduquer et à répondre aux préoccupations des clients.

En conclusion, alors que le paysage réglementaire continue d’évoluer, la collaboration et la communication ouverte au sein de l’industrie sont cruciales. Des organisations comme le National Lubricating Grease Institute (NLGI) offrent des plateformes pour partager des informations vitales, favoriser la compréhension et aider les parties prenantes à naviguer dans ces changements.


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