
À la suite d’un CSE, 290 employés des Fonderies du Poitou Fonte ont appris que leur secteur allait être placé en liquidation judiciaire début juillet 2021 faute d’offre de reprise convaincante. En échange d’une prime supralégale financée par Renault, l’unité continue pourtant de produire.
L’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire pour la Fonte
L’offre globale n’a pas été jugée suffisamment solide ni convaincante, n’apportant pas assez de garanties pour espérer un rebond. Elle ne sera donc pas reçue au tribunal de commerce de Paris. En conséquence, l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire va être demandée, mais elle restera suspensive, le temps que cette offre puisse être consolidée, notamment sur son volet financier. L’administrateur doit quand même formuler sa requête avant la fin de la semaine. Le tribunal de commerce de Paris va ensuite l’étudier et planifier une audience pour début juillet selon l’intersyndicale CGT-CFE-GCE, pendant laquelle sera prononcée la liquidation judiciaire. Notons que, d’ici là, une offre crédible de reprise peut encore être déposée. Mais personne n’y croit. La fin de l’aventure est programmée depuis six mois déjà, l’annonce du projet de fermeture ayant été faite aux salariés en décembre 2020…
L’annonce intervient le jour de la venue de Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, qui est passé sur le site des Fonderies du Poitou à Ingrandes l’après-midi du 17 juin.
Un échange avec Renault
Pour l’heure, l’unité fonte continue de produire en échange d’une prime supralégale du constructeur automobile Renault, ce dernier s’étant engagé à financer à hauteur de 20 000 euros l’accompagnement social de chaque salarié en cas de fermeture. « Pour nos gars qui veulent partir dignement, on est obligés d’accepter cet odieux chantage » soulignent les élus du personnel, qui réclament au constructeur « des engagements écrits ».
Depuis début juin, l’usine mitoyenne, les fonderies du Poitou aluminium, qui fabrique elle des culasses, (troisième filiale du groupe Alvance à avoir été placée en redressement avec la fonte et le site Alvance Aluminium Wheels près de Châteauroux), est également sur le fil du rasoir. Mais le tribunal de commerce de Paris a étendu jusqu’à fin octobre la période de redressement judiciaire de cette branche, donnant ainsi plus de temps pour trouver un repreneur.
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